5 erreurs courantes quand on prospecte dans la grande distribution (et comment les éviter)

Une marque de snacking bio décide de se lancer en grande distribution. Elle cible 200 magasins à travers la France, envoie ses plaquettes, prépare ses relances… et obtient 4 réponses. Le fichier ? Complet, mais mal filtré. Résultat : beaucoup d’efforts, peu de retours — et une perte de confiance dans le canal GMS. Pourquoi ça coince ? Tout simplement parce que la prospection en grande distribution ne repose pas sur le volume de mails envoyés, mais sur la qualité du ciblage et l’intelligence de l’analyse. Trop souvent, on part “vite”… sans partir “bien”. Découvrez les 5 erreurs les plus fréquentes en prospection GMS — et surtout, comment les éviter concrètement.

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  1. Erreur 1 – Cibler trop large (ou trop vite)

    ❌ “On envoie à tout le monde, on verra bien qui répond”

    C’est probablement l’erreur la plus fréquente et la plus coûteuse. Lorsqu’on démarre une prospection dans la grande distribution, la tentation est forte d’utiliser un fichier brut, d’ouvrir Excel, et de lancer des e-mails ou des appels en masse. Après tout, plus on contacte de points de vente, plus on maximise ses chances de réponse… non ?

    En réalité, c’est l’inverse qui se produit : plus vous ciblez large, plus vous diluez vos efforts et plus vous donnez l’impression d’une approche générique — donc peu crédible.

    Le vrai problème ? L’absence de segmentation

    Prospecter sans filtrer revient à parler à tout le monde… sans réellement s’adresser à personne.

    Vous contactez des hypermarchés pour une offre pensée pour des magasins de proximité. Vous sollicitez des enseignes intégrées sans passer par la centrale. Vous approchez des points de vente qui ne disposent même pas du linéaire nécessaire à votre catégorie produit.

    Résultat :

    • Des contacts non pertinents ;
    • Des interlocuteurs agacés ;
    • Des retours quasi inexistants.

    Exemple

    Un fabricant de produits bio veut accélérer son référencement. Il décide d’envoyer sa plaquette commerciale à 250 points de vente identifiés comme “GMS”.

    • 40 % sont des hard-discounters ;
    • 25 % sont franchisés sans autonomie d’achat ;
    • 15 % ont une surface trop restreinte pour accueillir un nouveau rayon frais.

    Résultat : zéro retour qualifié. Beaucoup d’efforts pour… rien.

    La solution : filtrer AVANT de prospecter

    La réussite d’une prospection ne dépend pas du volume de contacts, mais de la qualité du ciblage. Un simple filtre dans Excel (ou mieux, dans votre CRM si les données sont bien intégrées) vous permet de passer d’un fichier brut à une shortlist stratégique.

    Voici les critères clés à intégrer dès le départ pour structurer un fichier exploitable :

    Critère Critère Pourquoi c’est utile ?
    Format magasin Adapter votre discours : bio premium ≠ discount rural
    Surface de vente (m²) Savoir si votre rayon ou PLV “rentre” physiquement
    Statut du réseau Franchise ? Succursale ? Centrale ? → Cela change l’interlocuteur
    Canal de distribution Canal de distribution GMS, réseau spécialisé, proximité, bio…
    Enseigne Anticiper les politiques d’achat et les attentes terrain

    Avec les fichiers grande distribution LSA, vous partez déjà d’une base triée, enrichie et filtrable… pour passer tout de suite à une prospection efficace.

  2. Erreur 2 – Ne pas visualiser les données sur une carte

    ❌ “On travaille dans Excel, c’est suffisant”

    Les tableurs sont utiles. Mais à eux seuls, ils ne racontent qu’une partie de l’histoire. Beaucoup d’acteurs commerciaux travaillent encore sur des lignes Excel brutes, avec des noms de magasins, des adresses, des surfaces… mais aucune projection géographique. Le problème ? Sans carte, il manque la vision d’ensemble. Résultat : des doublons non détectés, des zones blanches ignorées, des efforts commerciaux mal répartis.

    Le vrai problème ? Une vision en silo

    Quand vous ne visualisez pas vos données :

    • Deux commerciaux peuvent prospecter les mêmes magasins à quelques kilomètres d’écart ;
    • Vous ciblez trois points de vente dans une même rue, sans le savoir ;
    • Vous ignorez des zones à fort potentiel... simplement parce qu’elles ne sautent pas aux yeux dans un fichier Excel.

    Exemple

    Une équipe terrain se répartit une région : l’un prend l’ouest, l’autre l’est. Sur le papier, tout est clair. Mais sans carte, ils ne voient pas que :

    • Le même magasin apparaît deux fois dans la base, avec une orthographe légèrement différente ;
    • Ils ont tous deux prévu un rendez-vous… la même semaine, au même endroit.

    Résultat : doublon, temps perdu, image peu professionnelle.

    La solution : cartographier et géocoder pour mieux décider

    Géocoder vos données et les projeter sur une carte change tout. C'est l'étape clé pour transformer un simple fichier brut en une véritable vue stratégique de votre territoire. Grâce au géocodage :

    • Vous passez d’un fichier brut à une vue stratégique ;
    • Vous repérez immédiatement les zones à fort potentiel… et celles à éviter ;
    • Vous optimisez les déplacements, les priorités, les ciblages.

    Et ce n’est pas réservé aux experts SIG : quelques outils simples suffisent.

    Outils recommandés pour visualiser vos fichiers

    Avec les bons outils, vos données deviennent un véritable levier d’aide à la décision commerciale.

    Outil Avantages
    Google My Maps Gratuit, simple, idéal pour une première cartographie
    Power BI Pour intégrer vos filtres et critères de ciblage
    QGIS Plus technique, mais puissant pour les zones complexes

    À partir des coordonnées GPS intégrées dans les fichiers grande distribution LSA, vous pouvez :

    • Tracer vos propres zones de chalandise (10 km autour d’un entrepôt, 20 min de route…) ;
    • Visualiser les zones blanches (peu ou pas couvertes) ;
    • Identifier les zones de cannibalisation ou de saturation.
  3. Erreur 3 – Oublier d’analyser la concurrence

    ❌ “S’il y a déjà du monde, c’est qu’il y a du potentiel”

    C’est un raisonnement très répandu… et pourtant souvent dangereux. La présence d’enseignes concurrentes n’est pas toujours un bon signe. Cela peut indiquer un marché dynamique — ou au contraire, un territoire déjà saturé, où votre offre n’apportera aucune valeur différenciante. Sans analyse concurrentielle, on peut facilement s’implanter là où il ne reste plus de place réelle

    Le vrai problème ? Aucune mise en perspective

    La majorité des erreurs de ce type viennent d’un manque de croisement entre votre base de prospection et l’existant sur le terrain :

    • Vous vous basez sur des données clients ou produits sans voir ce qui est déjà en rayon ;
    • Vous ignorez les parts de linéaire occupées par les leaders ;
    • Vous n’intégrez pas les spécificités du positionnement concurrent (prix, formats, gamme…).

    Exemple

    Une marque haut de gamme de plats cuisinés décide de s’implanter dans un quartier populaire.

    Elle sélectionne trois GMS à fort passage… sans remarquer que :

    • Ces magasins sont déjà dominés par deux marques discount bien implantées ;
    • L’espace traiteur est limité ;
    • La clientèle locale est très sensible au prix.

    Résultat : le produit reste en rayon, mal mis en avant, sans rotation.

    La solution : croiser vos données avec une lecture concurrentielle

    Il ne suffit pas de savoir où vous voulez aller. Il faut aussi savoir contre qui vous entrez en scène. Voici 3 actions simples à mettre en place :

    1. Superposer vos données à une carte concurrentielle

      Grâce aux coordonnées GPS fournies dans les fichiers LSA, vous pouvez :

      • Créer des cartographies avec votre base + les acteurs déjà implantés ;
      • Identifier les zones où votre offre serait la seule du segment (ex : bio en zone périurbaine) ;
      • Détecter les clusters à éviter, où la concurrence est déjà trop dense.
    2. Poser les bonnes questions avant d’agir
      Question stratégique Pourquoi elle est essentielle ?
      Qui est déjà présent dans la zone ? Pour éviter le doublon ou l’arrivée tardive sur un segment déjà saturé
      Quelle est leur part de linéaire ? Pour évaluer vos chances de visibilité réelle en rayon
      Question stratégique Pourquoi elle est essentielle ?
      Quel est leur positionnement prix / gamme ? Pour déterminer votre angle d’attaque (rupture ou complémentarité ?)
      Quelle stratégie locale adopte l’enseigne ? Certains magasins poussent le local, d’autres le discount… à vous d’anticiper
    3. Utiliser les fichiers enrichis LSA pour objectiver votre analyse

      Avec les fichiers grande distribution LSA, vous disposez :

      • Du statut réseau (succursale, franchise, indépendant) — pour savoir qui décide ;
      • Du format magasin, surface, et typologie — pour voir si votre catégorie y a vraiment sa place.

      En les croisant avec vos propres données clients ou vos ambitions de développement, vous pouvez rapidement :

      • Identifier les zones à fort potentiel différenciant ;
      • Éviter les implantations “miroir” qui n’apportent rien ;
      • Construire un discours commercial plus percutant, en jouant sur la complémentarité ou la montée en gamme.

    À retenir

    • Une zone très concurrentielle n’est pas toujours une zone à prospecter ;
    • Il faut savoir où votre offre crée de la valeur — pas juste où la concurrence est présente ;
    • Cartographie + données concurrentielles, c’est le combo gagnant pour ne pas vous implanter à l’aveugle.
  4. Erreur 4 – Traiter le fichier comme un simple listing

    ❌ “On a une base, on envoie”

    C’est l’une des erreurs les plus fréquentes — et aussi les plus coûteuses. Vous avez un fichier Excel. Dedans : des noms de magasins, des adresses, des enseignes. Alors vous envoyez une plaquette. Puis une relance. Et vous attendez que ça réponde… Sauf qu’en réalité, une bonne partie de votre fichier est inexploitable tel quel.

    Le vrai problème ? Aucune analyse en amont

    Travailler sur un listing brut, c’est comme prospecter les yeux fermés :

    • Certains points de vente ont changé d’enseigne (votre offre n’est plus pertinente) ;
    • D’autres sont fermés ou passés en franchise (vous ne touchez pas le bon décideur) ;
    • D’autres encore ne correspondent pas du tout à votre cible produit (surface, format, canal…).

    Résultat : vous gaspillez votre temps, vos supports, et votre crédibilité.

    Exemple

    Un fabricant de produits d’entretien envoie une campagne à 80 magasins “à potentiel”, extraits d’un ancien fichier interne.

    Quelques jours plus tard :

    • 35 enseignes sont passées sous une autre bannière (et ne prennent plus de fournisseurs en direct) ;
    • 12 magasins ont fermé depuis plus de 6 mois ;
    • 8 sont en franchise, avec des décisions d’achat locales non centralisées.

    Résultat : moins de 30 contacts réellement qualifiés… et zéro retour.

    La solution : transformer votre base en outil stratégique

    Votre fichier n’est pas un simple annuaire. C’est votre premier levier d’analyse.

    Avant d’envoyer quoi que ce soit, il faut le traiter, le structurer, l’exploiter comme un outil d’aide à la décision.

    Étape 1 – Nettoyez votre base

    • Supprimez les doublons (souvent causés par des variations d’écriture) ;
    • Éliminez les points morts (enseignes fermées ou trop anciennes) ;
    • Vérifiez les colonnes essentielles : surface, statut réseau, canal, coordonnées GPS, contact décisionnaire.

    Étape 2 – Segmentez intelligemment

    • Ajoutez une colonne “priorité” selon vos critères (format idéal, zone cible…) ;
    • Classez les points de vente par zone géographique, typologie, ou potentiel identifié ;
    • Filtrez selon vos objectifs commerciaux : réseau bio, points de vente indépendants, zones blanches…

    💡 Objectif : faire apparaître des groupes cohérents, à activer avec un discours ciblé.

    Étape 3 – Utilisez une base déjà structurée (gain de temps et de pertinence)

    Plutôt que de partir d’un fichier brut, vous pouvez travailler directement à partir d’une base :

    • À jour (intégrant les dernières ouvertures, fermetures, changements d’enseigne) ;
    • Enrichie (avec statut du point de vente, format, canal, contact nominatif…) ;
    • Compatible avec vos outils : Excel, CRM, outil cartographique.

    À retenir

    • Un fichier mal préparé vous fait perdre du temps, de l’argent, et de la crédibilité ;
    • Un fichier bien structuré devient un tableau de bord commercial ;
    • Plus votre fichier est exploitable, plus votre prospection est efficace.
  5. Erreur 5 – Une prospection déconnectée de l’implantation terrain

    ❌ “On pousse une offre, le magasin fera le reste.”

    C’est l’une des erreurs les plus frustrantes :

    Vous avez une bonne offre, un fichier à jour, une campagne bien ficelée…

    Et pourtant, la réponse est négative. Ou pire : elle n’arrive jamais.

    Pourquoi ? Parce que ce que vous proposez ne correspond pas à la réalité du terrain.

    Le vrai problème ? Vous parlez stratégie… mais le magasin parle contraintes.

    Trop souvent, les offres sont pensées depuis le siège, sans réelle prise en compte :

    • Des capacités physiques du magasin (linéaire, réserve, personnel, zone promo…) ;
    • De ses règles internes (référencement, calendrier promo, relations avec la centrale) ;
    • De son mode de fonctionnement (indépendant, franchisé, succursale…) ;

    Résultat : vous proposez une animation à un magasin qui n’a pas de zone d’accueil ou un lancement produit… dans une enseigne où vous n’êtes pas encore référencé.

    Exemple

    Une PME agro propose un kit promotionnel clé-en-main à 20 points de vente, via une campagne automatisée.

    Dans le kit : stop-rayons, borne dégustation, goodies.

    Problème :

    • 12 magasins sont en franchise, et ne font pas ce type d’opération sans validation centrale ;
    • 4 points de vente n’ont pas d’espace promo identifié ;
    • 3 points sont en travaux ou en réorganisation interne.

    Résultat : sur 20 contacts, seuls 1 ou 2 peuvent réellement activer l’offre

    - La solution : reconnecter la prospection à la réalité terrain

    Prospecter efficacement, ce n’est pas juste pousser une offre.

    C’est anticiper les conditions réelles de mise en œuvre, et adapter votre approche à chaque point de vente.

    Voici comment procéder :

    Étape 1 – Croisez vos données avec le profil du magasin/b>

    Avant d’envoyer quoi que ce soit :

    • Vérifiez le statut réseau : franchisé, indépendant ou succursale ? Le pouvoir de décision est très différent ;
    • Analysez la surface de vente : un 200 m² n’a pas les mêmes marges de manœuvre qu’un hyper ;
    • Intéressez-vous au canal de distribution : discount, proximité, enseigne spécialisée… Chaque format a ses règles.

    Grâce aux fichiers LSA enrichis, vous pouvez filtrer en amont :

    • Les points de vente réellement éligibles à votre opération ;
    • Les formats compatibles avec votre offre ;
    • Et surtout, identifier le bon interlocuteur décisionnaire

    Étape 2 – Intégrez la logique d’implantation

    Chaque magasin s’inscrit dans un écosystème :

    • Sa zone de chalandise détermine le pouvoir d’achat, les attentes, le flux client ;
    • Son environnement concurrentiel influe sur sa réactivité à vos propositions ;
    • Son positionnement local (premium, discount, local, familial…) doit guider votre discours

    Une bonne prospection, c’est une implantation ciblée + une offre pertinente + un discours adapté.

    Étape 3 – Outillez vos équipes terrain

    Les commerciaux ne doivent pas partir avec un fichier brut et une plaquette générique.

    Ils doivent disposer de :

    • Fiches magasin avec format, réseau, statut, potentiel ;
    • Argumentaires différenciés par typologie de point de vente ;
    • Cartes de prospection visuelles, avec zones de priorité ou points à éviter.

    Un fichier bien préparé devient un outil de conviction, pas juste une liste de noms.

    À retenir

    • Ce n’est pas l’offre qui fait vendre. C’est l’adéquation entre votre offre et le terrain ;
    • Une prospection efficace, c’est une implantation pensée, ciblée, activable ;
    • Moins de messages envoyés, mais plus de retours positifs : c’est ça, le vrai levier ROI.

    Conclusion

    La prospection en GMS ne se joue pas à la quantité, mais à la pertinence. Ce n’est pas un jeu d’usure. C’est un travail d’anticipation stratégique.

    Pour maximiser vos chances de succès, vous devez :

    - Travailler sur une base propre, enrichie et actualisée ;

    - Définir un ciblage clair et cohérent ;

    - Lire chaque zone avec un regard terrain (enseigne, format, potentiel) ;

    - Et piloter vos actions avec un outil simple, lisible et exploitable.

    C’est exactement ce que vous offrent les fichiers grande distribution LSA :

    • Un gain de temps sur la qualification ;
    • Une meilleure cohérence commerciale ;
    • Et une capacité à transformer vos campagnes en résultats concrets.

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